Tristan Côté
La royauté britannique est un sujet qui polarise et divise beaucoup les populations canadienne et québécoise. Sur le plan politique et financier, on jongle entre la stabilité qu’apporte la monarchie et le changement de régime.
L’enseignant dans le département de sciences humaines du Cégep de Jonquière, Jérôme Gagnon, mentionne qu’une dissociation avec la royauté britannique permettrait de reconquérir la souveraineté du peuple au Canada.
« Par notre histoire, par notre culture, on n’a pas d’attachement envers la Couronne britannique […] c’est un non-sens de maintenir ces institutions-là dans le contexte d’un État moderne démocratique […] c’est la principale raison », déclare l’enseignant du Cégep de Jonquière.
M. Gagnon précise aussi que la population canadienne est passée à d’autres choses, même si la reine Élisabeth II a joué un certain rôle d’attachement par le fait qu’elle était aimée, respectée et populaire au pays.
Il affirme même que la position des fédéralistes par rapport à la Couronne semble de moins en moins favorable.
D’un autre côté, le professeur de sciences politiques à l’Université du Québec à Chicoutimi, Étienne Roy-Grégoire, se fait l’avocat du diable en précisant qu’il existe aussi des bénéfices dans une monarchie constitutionnelle au Canada.
« Ça nous permet d’intégrer de nouvelles valeurs à la société, de maintenir une continuité tout en étant dans le changement », mentionne l’enseignant de l’UQAC.
« On a juste à demander à des gens qui vivent dans des républiques qui sont souvent soumises à des coups d’État et des interventions étrangères de toutes sortes, pour comprendre la valeur que cette stabilité-là peut avoir pour une société », précise-t-il pour comprendre les bénéfices.
M. Roy-Grégoire enseigne à des étudiants provenant d’Afrique francophone vivant dans des républiques, ces derniers mentionnent que la situation est très mauvaise dans leur pays natal.
Finalement, au niveau financier, la population canadienne doit envoyer 67 millions de dollars par année à la Couronne britannique, selon le Bureau d’enquête du Journal de Montréal.
M. Roy-Grégoire mentionne que cela coûte moins cher qu’un cappuccino par jour et que ça permet de maintenir un régime politique stable.
De l’autre côté, M. Gagnon affirme qu’un tel montant n’est pas à négliger et qu’au moment où quelque chose ne sert plus à rien, on devrait théoriquement s’en débarrasser.