Édouard Bérubé
Depuis quelques années, il y a un manque de main-d’œuvre à travers le Québec. Ce problème donne maintenant l’avantage aux jeunes pour se faire engager, par rapport aux employeurs. C’est une nouvelle ère pour le monde de l’emploi.
Auparavant, il y avait énormément de main-d’œuvre, ce qui faisait en sorte que les employeurs avaient le gros bout du bâton pour engager des travailleurs. Pour avoir la chance de se faire engager, il fallait avoir les compétences requises pour la qualité de l’emploi.
Maintenant dû à la rareté des travailleurs, il n’y a plus cette obligation d’avoir les compétences requises pour se faire engager. Selon une employée du recrutement au CHU de Québec-Université Laval, Marie-Andrée Vézina, ceux-ci ne peuvent plus se baser uniquement sur les compétences pour combler un poste. « Si une personne n’a pas les compétences requises pour un poste, nous la formons sur place. »
Ce problème peut être favorable aux jeunes arrivant sur le marché du travail, comme l’explique un employé de chez Telus, Gustave Caron. « Il y avait un poste à la direction qui était disponible et malgré le fait que ça fait seulement cinq mois que je suis ici, j’ai obtenu le poste. »
Cependant, engager des jeunes qui sortent des bancs d’école n’est pas chose simple pour plusieurs dirigeants. En effet, Mme Vézina mentionne qu’avec les nombreux jeunes qui arrivent sur le marché du travail, ceux-ci veulent les meilleures conditions, tout de suite. « Les jeunes adultes que nous engageons veulent avoir les meilleurs postes et les gros salaires en commençant, sinon ils ne veulent pas travailler ici. » Alors, ce problème peut en effet affecter la productivité d’une entreprise, dû à la rareté et le coût de la main d’œuvre.
Gustave Caron n’est pas de cet avis. « Les jeunes ont compris qu’ils avaient des droits et qu’ils peuvent avoir accès aux meilleures conditions. » La nouvelle cohorte de travailleurs a donc le gros bout du bâton et ils en tirent avantage de plusieurs façons.
Les dirigeants ont donc un gros problème à régler pour le futur et selon Mme Vézina, les employeurs n’auront pas le choix d’améliorer les conditions d’embauche pour convaincre les jeunes employés d’accepter l’emploi. « Nous devons leur promettre plusieurs avantages à la suite de l’embauche pour convaincre un étudiant de joindre notre équipe. »
Selon Statistique Canada, le taux de chômage au Québec s’élève à 4,2 %.