Émile Leboeuf
Mateus Oliveira Borges, un passionné de soccer, a des sentiments mitigés concernant la prochaine édition de la Copa America. Pour une première fois dans son histoire, le tournoi sud-américain se déroulera aux États-Unis contrairement aux 47 rassemblements précédents qui ont eu lieu en Amérique du Sud.
Originaire de Fortaleza, au Nord-est du Brésil, Mateus a grandi avec le soccer. Lui qui habite au Québec depuis 2015 détient néanmoins un fort lien d’appartenance envers son pays d’origine. C’est ce qui explique pourquoi il est un partisan dévoué à son équipe nationale surnommée la Seleção. Le fait que le prochain évènement majeur se déroule sur un autre continent que celui principalement concerné a intrigué le Sud-américain. « Le fait qu’aucun match ne sera joué au Brésil ou n’importe où en Amérique du Sud me perturbe. Je pense qu’on oublie et on néglige le côté humain que l’évènement apporte. »
La compétition est considérée par plusieurs comme une préparation en vue de la prochaine coupe du monde de 2026 qui se déroulera majoritairement aux États-Unis. L’évènement compte une autre particularité qui le diffère des autres éditions. Trois autres équipes nationales de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (CONCACAF) se joindront aux festivités l’été prochain.
Le multiculturalisme qu’apportera la Copa America est un élément à quoi adhère le Brésilien. « C’est vrai qu’il va y avoir des côtés positifs, c’est vrai que ça va aider notre culture. »
L’édition 2024 du plus grand tournoi de soccer en Amérique aura certainement un impact économique positif à l’endroit des investisseurs et multinationales états-uniens qui cherchent à investir dans le soccer. La visibilité qu’amène des équipes comme le Brésil ou l’Argentine attire les partisans dans le monde entier. « Je pense que notre culture sera utilisée pour faire de l’argent. Ils vont utiliser un sport qui a été développé au Brésil pour faire de l’argent, c’est une forme de néocolonialisme. »
