Anissa Leduc
Le gouvernement du Québec implante de nouvelles mesures fiscales pour réduire le coût annuel des impôts des Québécois chaque année. Chez les acteurs du monde financier, les opinions divergent quant à savoir qui sont les individus les plus privilégiés.
À l’aide des crédits d’impôt, « le gouvernement veut avantager certains éléments ou certaines personnes dans différentes conditions », explique le conseiller financier chez Industrielle Alliance Gestion privée de patrimoine, Daniel Cyr.
Quand vient le temps de prendre position afin de savoir qui sont les plus favorisés, il mentionne que c’est une fausse croyance de dire que ce sont les riches. « Les avantages fiscaux, il y en a énormément. On a l’impression que souvent les plus fortunés en bénéficient davantage que les gens moins fortunés, mais ce n’est pas vrai. Les avantages fiscaux sont principalement là pour les moins fortunés », affirme M. Cyr, en nommant diverses stratégies, telles que les subventions pour les frais de garde ou pour les frais de scolarité.
Toutefois, il existe divers éléments d’évasions fiscales qui peuvent être utilisés. « Mais pour que ça en vaille la peine, il faut que tu aies beaucoup d’impôts à payer. Donc, ce sont les riches qui vont profiter de ces avantages », exprime-t-il. Par exemple, le compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP). Selon Desjardins, les revenus ou les retraits provenant de ce nouveau compte d’épargne ne sont pas imposables à la fin de l’année.
Selon la statisticienne Josianne Ouellette, cette nouvelle mesure fiscale privilégie les mieux nantis puisqu’il faut un très bon salaire pour atteindre la cotisation maximale annuelle de 8000 $. « En éliminant du salaire net les dépenses de base liées au logement, à l’alimentation, aux vêtements et aux transports, des familles ayant un revenu de 60 000 $ ne peuvent pas se permettre un tel investissement. Il y a aussi un dicton qui dit que : “pour faire de l’argent avec tes placements, il faut que tu aies de l’argent”. », répond-elle. Elle croit que c’est avec des incitatifs comme celui-ci que les individus les plus aisés sont favorisés.
« Par exemple, si on prend en compte l’ensemble des mesures fiscales applicables à chaque situation, les riches sont avantagés même s’ils paient près de 50 % d’impôts », ajoute Josianne Ouellette. Selon elle, un détail à ne pas oublier serait que seulement 64 % de la population paie des impôts au Québec.