Laurence St-Hilaire
Avocat depuis 2010 dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Olivier Théoret estime que la pénurie de main d’œuvre en justice est l’une des principales raisons derrière le délai des dossiers dans les dernières années.
Élevé par un père avocat, Me Théoret a développé un intérêt pour le métier assez jeune. Après ses études, celui-ci décide de pratiquer en région, chose qui n’est pas le cas pour les gens du milieu selon lui. « Pour ce qui est des avocats en région, il n’y en a pas beaucoup qui veulent rester. La plupart des avocats, et on est à peu près 25 000 dans la province, préfèrent pratiquer à Québec ou à Montréal. »
Le manque de personnel affecte donc gravement les dossiers qui prennent plus de temps à se boucler. En 2017, selon les statistiques obtenues par La Tribune de Sherbrooke, les causes de Chicoutimi prenaient environ 237 jours à se conclure et ces chiffres ne cessent de grimper depuis.
La charge de travail se fait de plus en plus lourde pour les avocats en région, explique Olivier Théoret. « Il y a moins d’avocats pour représenter les gens en région donc ceux-ci se retrouvent avec plus de dossiers et une charge de travail plus importante. On a alors besoin de plus de temps pour bien préparer chaque dossier. »
L’avocat de Chicoutimi a confié apprécier l’aspect humain de son métier et l’importance de prendre le temps avec chacun de ses clients afin de cibler le mieux possible leurs besoins. Il est donc difficile pour lui d’accélérer le processus de traitement de dossiers.
De plus, la pénurie de main d’œuvre en justice serait problématique dans plusieurs circonstances. Par exemple, selon Me Théoret, lorsqu’on a affaire à des crimes plus graves, les procès sont plus longs. Or, un procès de plusieurs jours nécessite des greffiers, des secrétaires, des avocats et des juges disponibles en région durant cette période. Cela peut souvent s’avérer être un travail de longue haleine selon lui.
En outre, Olivier Théoret a aussi exprimé que le manque de personnel judiciaire a commencé à affecter les plus grandes villes. « Même au palais de justice de Montréal, ils ont été obligés de fermer des salles de cour parce qu’il n’y avait pas de greffier ou il n’y avait pas de constable spécial. »