Léo Hudon
Alors que le Québec est en changement constant, autant dans sa culture que dans ses langues, la question du bilinguisme et l’importance du français au Québec font débat. Les enseignants ont tendance à être plus inquiets que les étudiants en ce qui concerne notre langue maternelle.
Selon l’enseignant en français à l’école Polyvalente des Îles, Nathaël Miousse, le Québec devrait encore garder le français comme seule langue officielle. « Accepter que l’on devienne une province bilingue, c’est accepter que dans quelques années on ne sera plus une province bilingue. C’est accepter qu’on va devenir une province anglophone », mentionne-t-il. Il compare même la situation du Nouveau-Brunswick à ce qui pourrait arriver au Québec si nous devenions une province bilingue.
Pour l’ex-étudiant d’un cégep anglophone et de l’Université Concordia, Anthony Caron, la langue française n’a plus une place aussi importante dans notre culture qu’auparavant.
Ce qui a motivé M. Caron à étudier dans des institutions anglophones, c’était d’améliorer son anglais écrit et parlé, et de « s’ouvrir des portes » professionnellement au Québec. « Quand j’écrivais des textes en anglais, ça allait bien plus vite, c’était plus facile, ça sortait plus fluidement. Donc pour moi, c’était une préférence personnelle », renchérit l’étudiant, qui trouve l’anglais plus accessible.
Anthony Caron pense qu’il y a une certaine beauté à voir le Québec devenir bilingue, car selon lui, on partage la même histoire au Québec entre francophones et anglophones. « On a été à travers certaines des mêmes épreuves historiques. Donc pour moi avoir un peu ce mélange-là, en étant pas trop poétique, je trouve que c’est beau. »
L’enseignant pense que la langue française est au cœur de la culture au Québec, mais peut varier à certains endroits. « À Montréal, on est dans un endroit où les langues se mélangent énormément, puis le français laisse doucement la place à d’autres langues puis aussi à d’autres cultures », précise-t-il. Il croit aussi qu’on devrait apporter à la culture des nouveaux arrivants une partie de la nôtre et aider ces gens à parler notre langue. M. Miousse, qui est trilingue, fait aussi mention qu’apprendre d’autres langues dans différents pays le ramène à ses racines et lui rappelle l’importance de la langue française dans la culture québécoise.
Selon Statistique Canada, quatre personnes sur cinq sont bilingues au Québec depuis 2021.