Laurence Richard
L’avis sur l’utilisation des cellulaires et des ordinateurs en classe est partagé dans les écoles du Québec. En 2023, certains enseignants pensent qu’ils sont des atouts alors que d’autres considèrent qu’ils déconcentrent.
Les appareils électroniques ont de multiples utilités dans le cadre scolaire. Selon l’École branchée, ils permettent aux élèves d’accéder à des fichiers, d’effectuer de nombreuses recherches et de produire des montages vidéo.
L’enseignante en anglais au Cégep de Jonquière, Roxane Gauthier, affirme qu’il y a plusieurs bienfaits à leur utilisation. « Ça permet d’avoir des choses que normalement, ils ne pourraient pas faire. Par exemple, si je leur demande de me prendre une photo de quelque chose qui représente une métaphore, s’ils me le dessinent, ils n’ont peut-être pas tous les mêmes talents tandis qu’avec une photo, ils peuvent très bien utiliser leur créativité d’une manière différente », a-t-elle raconté.
Elle soutient aussi l’idée que ces technologies apportent de l’aide aux étudiants. « Ça permet de laisser des traces. Souvent, quand on fait des discussions en classe, je leur dis : « enregistrez-vous » […]. Après, s’ils veulent écouter ce qu’ils ont dit parce qu’ils se préparent pour un examen, ils peuvent y retourner, donc c’est pratique », a-t-elle affirmé.
Malgré ces avantages, ces technologies déconcentrent les élèves. Selon une enquête de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies en éducation menée auprès de jeunes du secondaire en 2017, 56 % des élèves interrogés considèrent qu’il est acceptable d’envoyer des textos en cours.
L’enseignante en communication dans les médias, Marie-Josée Olsen, relate les conséquences. « Humainement, je trouve ça difficile de voir un élève qui ne lève pas les yeux en 45 minutes. […] Des fois par politesse, à un moment carrément hasardeux, mais il n’a pas cherché à s’intéresser, donc qu’est-ce qu’il a appris pendant cette période-là? Il y a cette inquiétude-là que j’ai », s’est-elle confié.
Selon Mme Olsen, ces appareils peuvent affecter la réussite des jeunes. « Je n’ai jamais eu autant d’échecs à un examen de mi-session de toute ma vie. Même pendant la COVID, je faisais mes cours dans une télé, mon taux d’échec n’a pas été aussi élevé. […] Est-ce que c’est la cause? C’est malhonnête de faire l’association exclusive, mais je pense que ça peut en être une certaine partie », a-t-elle déclaré.
En Ontario, l’usage des électroniques en classe est interdit dans les écoles secondaires depuis 2018.