Léa Morin-Letort
La solitude ressentie pendant les confinements de la COVID-19 a été majeure pour deux mamans. Ann Marie Deschênes-Audet et Stéphanie Pilote, résidentes de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, font le bilan de cette période.
« Devenir maman c’est déjà stressant alors accoucher de son premier enfant au début du confinement, c’était vraiment compliqué », explique Ann Marie, 33 ans. En mars 2020, elle a donné naissance à son fils Malik. Elle nomme la frustration de ne pas avoir pu présenter son enfant à son entourage.
Le risque de transmission du virus obligeait tout le monde à rester chez soi. Les deux jeunes femmes craignaient que leurs enfants contractent la COVID-19 parce que cette infection respiratoire était méconnue.
Stéphanie, 30 ans, décrit sa difficulté lorsqu’elle a dû garder sa fille aînée Olivia, âgée de 9 mois, à la maison. « J’avais hâte de retourner au travail, de me sentir valorisée, importante, une personne à part entière qui a d’autres relations sociales et fonctions que celles d’être maman », s’exclame-t-elle. Elle s’y était préparée et sa fille venait de vivre une semaine d’intégration en garderie. En mars 2020, les garderies ont fermé à cause de la COVID-19 et Olivia est restée à la maison avec ses parents. Lorsque cette dernière a eu un an, sa réintégration était plus complexe. « Ma fille aînée est moins sociable que sa petite sœur. Elle nous réclame davantage d’attention, peut-être que c’est lié au confinement ou bien c’est simplement sa personnalité », constate Stéphanie.
Le bilan des deux mamans comporte aussi des aspects positifs. « J’ai adoré la semaine que j’ai vécue avec mon chum et mon bébé à dormir tous les trois dans notre petite cabane fabriquée dans le salon », se souvient Ann Marie. La proximité avec leur conjoint et enfant a été renforcée. Mais le lien entre petits-enfants et grands-parents était difficilement possible à cause de la distance physique. Un autre avantage selon Stéphanie est qu’une fois le confinement levé, les adultes ont davantage respecté cette distanciation sociale. La manière de dire bonjour sans faire une bise sur le visage des enfants est bénéfique pour ceux qui n’aiment pas « recevoir un bec de leurs matantes. »