Etienne Cazassus
35 000 nouveaux étudiants boursiers et une augmentation de 37 euros pour les étudiants français en 2023. La réforme des bourses en France connait une revalorisation néanmoins mitigée et contestée par les étudiants.
Dès la rentrée 2023 , de nouvelles réformes vont être mises en place concernant les bourses étudiantes. Une revalorisation des bourses est attendue avec une augmentation de 37 euros par mois a annoncé Sylvie Retailleau la ministre de l’Enseignement supérieur. « C’est la plus forte revalorisation depuis 10 ans », a mentionné un employé du CROUS Paris un établissement d’aide aux étudiants. Cependant certains députés de gauche comme Louis Boyards estime que cette augmentation n’est pas suffisante en raison de l’inflation. Mathis Minnaar un étudiant en première année préparatoire en commerce à Clermont-Ferrand témoigne de son mécontentement. « Seule la bourse ne me suffit pas, je suis obligé de travailler à côté pour payer mes études, alors que la classe préparatoire me prend déjà tout mon temps. »
Le gouvernement augmente aussi le nombre de personnes boursières. En effet, les critères sociaux évaluant les personnes pouvant acquérir une bourse seront revus à la hausse. Grâce à cela, 35 000 étudiants issus des classes moyennes, vont devenir boursiers après cette réforme. Désormais lorsque que les parents touchent un salaire moyen de 1801 euros net mensuels chacun, l’enfant sera éligible aux bourses.
Néanmoins, cette réforme fait tout de même l’objet de contestation. Selon Mathis Minnaar, la répartition des bourses ne serait pas égalitaire. « J’ai des amis qui touchent plus de bourses que moi alors que leurs parents ont un revenu supérieur aux miens. »
Le dernier aspect de cette réforme est l’arrêt de l’effet de seuil. C’est fini le temps où lorsque le revenu des parents augmentait de 20 euros, les bourses diminuaient de 90 euros. « L’arrêt de l’effet de seuil permettra à environ 20 % du nombre total de boursiers d’obtenir une bourse supérieure en tenant plus compte de leur situation familiale, cela pourrait notamment réduire les inégalités boursières », explique un employé du CROUS Paris.
Ces mesures sont attendues depuis le début de l’année. Elles s’inscrivent dans la lutte contre la précarité étudiante et dans un contexte de mobilisation des jeunes contre la réforme des retraites. Une deuxième étape de la réforme devrait voir le jour à la rentrée 2024.