Xavier Pouliot
Depuis le référendum de 1995, la question d’indépendance québécoise s’est peu à peu perdue. Voilà que de nos jours, la nouvelle génération recommence à s’intéresser à la souveraineté du Québec.
Selon le dernier sondage Léger publié en 2023 sur la question référendaire, le « OUI » connaitrait une hausse de 9 % chez les francophones par rapport à son précédent, et serait maintenant à 48 % en faveur. La présidente du Comité national des jeunes du Parti québécois (CNJPQ), Marie-Laurence Desgagné, voit une augmentation du nombre de membres de 30 % depuis la récente campagne du Parti québécois. Cette augmentation est arrivée lors de la récente campagne. « Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas assumé pleinement la question indépendantiste », affirme la présidente du CNJPQ.
Elle reconnaît que l’évolution des partis politiques pour aller chercher davantage la nouvelle génération d’électeurs aide réellement à rallumer la flamme souverainiste. « Avoir des leaders souverainistes qui peuvent parler à une autre génération, c’est vraiment précieux pour un mouvement », souligne Mme Desgagné qui salue les efforts de son chef, Paul St-Pierre Plamondon, pour essayer de joindre un peu plus les jeunes.
Afin de rassembler les jeunes pour qu’ils s’identifient au mouvement souverainiste la solution serait une sorte de nationalisme d’ouverture, explique l’enseignant en sciences politiques au Cégep de Jonquière, Pierre Turcotte. Le nationalisme d’ouverture se définit par « peu importe d’où tu viens, où est-ce qu’on s’en va ensemble? », décrit M. Turcotte. Il fait le contraste avec le nationalisme identitaire qui est moins rassembleur dans la nouvelle société multiculturelle québécoise. « Voir l’autre comme un ennemi à ta culture, c’est ne pas réaliser qu’au contraire il vient rajouter une brique à ta culture », soulève l’enseignant.
De la sorte, les nouveaux arrivants se sentiraient plus acceptés et s’identifieraient plus à la culture québécoise qui est un « métissage de cultures ». Alors c’est en encadrant ces immigrants que les partis souverainistes vont pouvoir passer leurs idées. « Au moment où tu n’acceptes pas les autres parce que tu les vois comme des ennemis, bien il n’y a aucune manière qu’on soit capable d’ensemble construire un pays », rappelle l’enseignant Pierre Turcotte. Ainsi, c’est signe que les Québécois se seront acceptés parmi leurs différences, conclut-il.