Arnaud Chrétien
Avec l’étirement de la guerre en Ukraine, contrairement à ce que l’on peut penser, le moral des Ukrainiens a totalement changé, affirme Florence Dufour. La peur n’est plus le mot d’ordre, mais bien la colère !
« Maintenant, il y beaucoup moins de panique, mais beaucoup plus de colère. […] On vit au quotidien avec les sirènes d’alertes aériennes, on est habitué après 8 mois. » C’est ce qu’affirme Florence Dufour, enseignante de français en Ukraine où elle y réside depuis maintenant six ans.
Depuis le début même de l’agression russe, la professeure, tout comme des milliers d’autres Ukrainiens, n’a jamais eu en tête de quitter l’Ukraine. Même si sa famille au Canada lui répétait sans cesse : « Vous devez partir parce que dans trois jours vous n’aurez plus de pays, ça va être une dictature “fantoche” de Vladimir Poutine. Vous allez avoir une marionnette à la place de votre président », l’idée de rester avec son mari, son entourage et ses étudiants est toujours restée avec elle. « Ma vie est ici maintenant, l’idée de partir ne m’est pas passée par la tête », fait-elle remarquer.
« On n’avait pas l’impression que ça allait se passer comme ça. » Bien que le courant de la guerre ait radicalement changé, avec un certain regain de force de l’armée ukrainienne et la reprise de certaines régions comme celles de Kharkiv et de Donetsk, les violences demeurent toujours courantes. L’acharnement de Moscou sur les infrastructures résidentielles et énergétiques ukrainiennes semble être sans cesse. Lors des dernières semaines, plusieurs bombardements et attaques aux drones ont eu lieu. Ces dernières semblent être de plus en plus grosses et meurtrières au fur et à mesure que le conflit se prolonge.
Selon Mme Dufour, l’opinion populaire qui se forme par rapport au conflit est donc claire : la fin n’est définitivement pas proche. La seule option restante est donc de repousser l’agresseur, qui est visiblement à bout de forces, aux limites des frontières.